La vitamine B12 est un nutriment qui joue plusieurs rôles connus et bien documentés chez les humains :

  • formation des globules rouges ;
  • protection du système nerveux (cerveau compris) ;
  • réparation et synthèse de l’ADN.

Une complémentation adéquate fonctionne parfaitement, mais un défaut de vitamine B12 peut provoquer une anémie, une dégradation du système nerveux et un défaut de réparation ou de synthèse de l’ADN (d’autres rôles probables, moins connus, font l’objet de recherches). La complémentation en vitamine B12 est la condition d’un véganisme pérenne.

Erythrocytes

Anémie mégaloblastique à gauche, globules normaux à droite (Goldman & Bennett, 2000).

La vitamine B12 intervient dans la formation des globules rouges. À défaut de vitamine B12, les globules deviennent difformes et larges. Dans les premiers stades, les simples comptages ne permettent pas toujours de déceler une diminution du nombre des globules rouges chez les véganes. En raison d’une consommation de folates statistiquement plus forte (légumes verts à feuilles), les prémices de l’anémie mégaloblastique sont masquées. Lorsqu’une carence en vitamine B12 est à l’origine d’une anémie, la complémentation adéquate a pour effet d’obtenir une réponse hématologique extrêmement rapide.

Myéline

Les premiers symptômes ressentis par les véganes qui ne se complémentent pas de manière adéquate sont bien plus souvent neurologiques. À défaut de vitamine B12, la myéline (gaine de protection des neurones) se détériore. Dans les premiers stades, les fourmillements ressentis dans les extrémités des membres sont relativement fréquents chez les véganes. Cela peut évoluer vers l’engourdissement et la paralysie définitive, avec des lésions de la moelle épinière. Chez les enfants, la réduction du volume du cerveau subséquente est également définitive. Plus une personne a tardé à se complémenter, plus les fourmillements mettent du temps à se résorber. Dès la complémentation, l’évolution des dégradations cesse, et les lentes réparations peuvent commencer.

La carence en vitamine B12 touche de si nombreux processus métaboliques que les symptômes peuvent être remarquablement divers :

  • langue irritée ou dégradée ;
  • diarrhée ;
  • anorexie ;
  • douleurs dorsales et dans les membres ;
  • anémie ;
  • alopécie ;
  • perte d’énergie ;
  • essoufflement ;
  • palpitations ;
  • tachycardie ;
  • dégradation du système nerveux ;
  • fourmillements (courants chez les véganes non complémentés) ;
  • engourdissements (début de paralysie) ;
  • perte de sensibilité à la douleur et à la pression (début de paralysie) ;
  • paralysie partielle ou totale (mains, pieds puis le reste) ;
  • vision floue et cécité progressive ;
  • surdité progressive ;
  • démarche anormale ;
  • mémoire défaillante ;
  • hallucinations ;
  • paranoïa, irritabilité, changement de personnalité ;
  • confusion ;
  • dépression ;
  • perte de sommeil ;
  • démence ;
  • effondrement des défenses immunitaires, etc.

Ces symptômes ne sont pas spécifiques. La carence en vitamine B12 n’est donc pas forcément diagnostiquée par les médecins, qui pensent parfois à la sclérose en plaques, ou à une éventuelle intolérance alimentaire (selon nos nombreux retours d’informations). Pour ne rien arranger, les personnes qui font le choix d’une alimentation végétale ont toutes rencontré au moins un professionnel de la santé qui leur a conseillé, parfois en les sermonnant, de consommer des produits d’origine animale. Dans le meilleur des cas, cela a pour effet de déclencher un changement de médecin, avec des patients qui ne parleront alors plus jamais des spécificités de leur alimentation au cours des consultations. Dans le pire des cas, les personnes ne retournent tout simplement plus consulter.

Il circule des rumeurs sur la durée des réserves hépatiques : il ne faut tout simplement jamais compter sur les réserves de vitamine B12. Cela présente des risques majeurs pour la santé, risques qui augmentent progressivement, qu’on éprouve des symptômes cliniques ou non :

  • Les réserves varient considérablement d’un individu à un autre, selon les capacités du métabolisme (des personnes peuvent être en carence en quelques mois seulement).
  • L’abandon progressif des produits d’origine animale rend la carence végétaRienne en vitamine B12 possible, avant même de passer au véganisme (nous avons beaucoup de retours à ce sujet).
  • La vitamine B12 quotidiennement excrétée dans la bile est plus ou moins bien réabsorbée dans l’intestin selon les individus ; l’efficacité de ce cycle entéro-hépatique est très variable, mais elle n’est jamais égale à 100 % (le mouvement perpétuel n’existe pas).
  • Sans apport fiable, les réserves baissent inexorablement.

Sans apport régulier par un complément ou des aliments enrichis, l’affaiblissement des réserves en vitamine B12 entraîne l’inévitable élévation du taux d’homocystéine dans le sang (un défaut de vitamine B12 interdit la conversion de l’homocystéine en méthionine dans les cycles de méthylation). L’hyperhomocystéinémie est associée à des risques majeurs :

  • augmentation de la mortalité, toutes causes confondues, avec une spécificité pour les thromboses, crises cardiaques, AIT, AVC ;
  • amoindrissement des facultés cognitives ;
  • prévalence des maladies neurodégénératives sur le long terme ;
  • problèmes liés aux projets de grossesse et d’allaitement (infertilité, fausse couche, prééclampsie, naissance prématurée, poids de naissance insuffisant, malformations congénitales, spina-bifida, bec-de-lièvre, pied bot, anencéphalie, décès).

L’absence de symptôme apparent ne constitue donc pas une sécurité contre la carence, qui survient systématiquement en l’absence totale de sources alimentaires biodisponibles (à tel point que les analyses sont inutiles). L’absence totale de toxicité de la vitamine B12 et les risques majeurs d’une carence justifient la complémentation de toutes les personnes véganes. La complémentation en vitamine B12 fonctionne à 100 %.

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